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In Nomine Domini

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« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


Les erreurs d'Adrien Abauzit sur l'acceptation pacifique (bis repetita)

Publié par Jean-Baptiste sur 23 Décembre 2022, 19:48pm

 

LES ERREURS D'ADRIEN ABAUZIT

SUR L'ACCEPTATION PACIFIQUE

(bis repetita)

 

 

Dans cet article, je vais vous montrer à quel point Adrien Abauzit et ceux qui relaient ses idées sont des ignorants.

Mais je compte en parler de moins en moins, d'une part parce que je suis en train d'écrire un roman (donc j'ai mieux à faire), et d'autre part parce qu'ils n'entendent rien : leur raisonnement est complètement tordu.

 

*

*        *

 

Comme je le disais dans un précédent article, il y a un peu plus d'un mois Adrien Abauzit a réalisé une vidéo où il prétend que par le passé, de faux pontifes ont été acceptés pacifiquement par toute l'Eglise ; l'intéressé va également jusqu'à inventer des périodes de vacances pontificales qui n'existent pas...

Adrien Abauzit profite du fait qu'il n'y a pas de liste véritablement officielle des papes (pas même l'Annuaire pontifical) ; il en profite pour inventer n'importe quoi. Or nous avons tout de même des dictionnaires des papes et encyclopédies catholiques, qui considèrent comme légitimes ces pontifes que l'avocat parisien décrit arbitrairement comme illégitimes, sur la base de son jugement personnel.

 

Quelques mises au point s'imposent :

 

1°) Adrien Abauzit et le dénommé "Cyril Dubois", ainsi que tous ceux qui reprennent les erreurs de l'avocat parisien, font la même chose que ces prêtres de la Fraternité prétendant trouver des "papes hérétiques" dans le passé de l'Eglise ; sauf qu'ils le font pour leur part avec la doctrine de l'acceptation pacifique ; c'est la même attitude, avec une autre doctrine.

 

2°) Contrairement à ce que prétendent les sédévacantistes, l'acceptation pacifique constitue bien une doctrine, enseignée par le MAGISTERE ORDINAIRE UNIVERSEL. Malheureusement, ils ne savent même pas que l'enseignement moralement unanime des théologiens fait partie du magistère ordinaire universel ; ils ne cessent de répéter "donnez-nous une citation du magistère", car ils ne savent pas cela.

Bien que je ne sois pas un partisan du dénommé "Archidiacre" (un rallié), ce dernier a trouvé pas moins d'une trentaine d'écrivains ecclésiastiques enseignant la doctrine de l'acceptation pacifique ICI.

Comme l'a montré le Père Smith dans son ouvrage de théologie, cette doctrine est également enseignée par le Concile de Constance, à travers les condamnations des erreurs de Wyclif et Jean Hus.

 

3°) Il n'y a même pas besoin que la doctrine de l'acceptation pacifique soit enseignée par tous les théologiens (mais elle l'est) car comme le dit l'article de l'encyclopédie catholique américaine à propos des "faits dogmatiques", ces faits sont connexes aux dogmes de l'Eglise, ils leur sont étroitement liés : ainsi l'acceptation pacifique est un corollaire de l'infaillibilité pontificale - "pas d'élection certaine, pas de règle de foi certaine". Pas de certitude sur l'identité de l'élu et la régularité de son élection, pas de certitude sur son infaillibilité. Or l'acceptation pacifique et universelle permet de nous faire connaître la régularité de l'élection, ou d'éradiquer les éventuelles irrégularités.

Les sédévacantistes se vantent de défendre l'infaillibilité pontificale ; en niant l'acceptation pacifique, ils la nient...

Si ce critère n'existait pas, quel critère appliquer ? Il n'en existe aucun autre.

Personne n'est autorisé à juger lui-même de la légitimité du pape d'après sa doctrine ; c'est du libre examen, un subjectivisme sans bornes.

 

4°) Certains sédévacantistes nient la doctrine de l'acceptation pacifique au motif qu'en l'absence de pape, il n'y aurait pas d'infaillibilité ; or premièrement c'est une grande erreur : même en l'absence de pape, les évêques sont infaillibles en tant que corps, à savoir qu'ils ne peuvent enseigner l'hérésie "ensemble et d'un même mouvement" (je vous renvoie à mes livres et à la citation de Franzelin) ; deuxièmement, l'infaillibilité de l'élection (après acceptation pacifique et universelle) ne repose pas sur ce fondement là mais sur ces deux fondements : d'une part la Tête de l'Eglise ne peut se séparer de Son Corps, d'autre part les fidèles ne peuvent errer tous ensemble et leur croyance moralement unanime a valeur de doctrine (par exemple tous les chrétiens croient au péché originel, comme l'explique Saint Augustin).

 

5°) Adrien Abauzit est tellement ignorant, il a si peu de connaissances sur la doctrine catholique, qu'il s'imagine qu'une élection est absolument irrégulière lorsqu'elle est obtenue par la force ou la simonie ; c'est ainsi qu'il s'amuse à aller chercher ces circonstances dans les dictionnaires des papes, pour dire "Ah tiens, celui-là n'est pas pape, il a été élu par simonie".

Or voici ce que l'Eglise enseigne :

Dieu ne permettra jamais que l’Église toute entière reconnaisse comme pape quelqu’un qui ne l’est pas réellement et légalement. De telle sorte que, dès qu’un pape est accepté par l’Église et qu’il est uni avec elle comme la tête est unie au corps, on ne peut plus élever le moindre doute que l’élection aurait été viciée… l’acceptation universelle de l’Église guérit à la racine n’importe quelle élection viciée.

Dès l’instant où le pape est accueilli comme tel, et apparaît uni à l’Église comme la tête est au corps, la question ne saurait plus être agitée d’un vice dans l’élection ou de l’absence d’une des conditions requises pour sa légitimité. L’adhésion de l’Église guérit pour ainsi dire radicalement tout vice possible de l’élection. Cette adhésion est initiée théologiquement par l’acte juridique de reconnaissance et d’obédience des cardinaux au nouveau pape, posé dans le cadre de la cérémonie d’intronisation, lequel acte fonde et entraîne subséquemment ce qu’on appelle communément l’adhésion pacifique de l’Église, c’est-à-dire celle de tous et, d’une manière infaillible, elle démontre l’existence de toutes les conditions pré requises du droit divin.

Cardinal Louis Billot, De Ecclesio, t. XXIX, § 3, p. 621


Une élection, fût-elle même l’élection du Pape, peut être invalide ou douteuse ; dans la ligne de Jean-de-Saint-Thomas, le même Journet nous le rappelle (L’élection du Pape. V. Validité et certitude de l’élection). “L’Église – écrit Journet – possède le droit d’élire le pape, et donc le droit de connaître avec certitude l’élu. Tant que persiste le doute sur l’élection et que le consentement tacite de l’Église universelle n’est pas venu remédier aux vices possibles de l’élection, il n’y a pas de pape, papa dubius, papa nullus. En effet, fait remarquer Jean-de-Saint-Thomas, tant que l’élection pacifique et certaine n’est pas manifeste, l’élection est censée durer encore” (p. 978). Toutefois, toute incertitude sur la validité de l’élection est dissipée par l’acceptation pacifique de l’élection faite par l’Église universelle : “L’acceptation pacifique de l’Église universelle s’unissant actuellement à tel élu comme au chef auquel elle se soumet, est un acte où l’Église engage sa destinée. C’est donc un acte de soi infaillible, et il est immédiatement connaissable comme tel. (Conséquemment et médiatement, il apparaîtra que toutes les conditions prérequises à la validité de l’élection ont été réalisées)” (pp. 977-978). Ce qu’affirme Journet se retrouve chez presque tous les théologiens.

Aveu de l'abbé Ricossa dans l'une de ses revues Sodalitium

 

Ce n'est pas une simple théorie, mais c'est la doctrine commune des théologiens catholiques, comme il apparaîtra suffisamment dans le passage qui va suivre, de Ferraris Bibliotheca, ouvrage de la plus haute autorité. Dans son article sur le pape (S.v. Papa, p. 949), Ferraris dit : il est de foi que Benoît XIV, par exemple, légitimement élu et accepté comme tel par l'Église, est le vrai Pape (doctrine commune parmi les catholiques). Cela est prouvé par le Concile de Constance, avec les décrets de la Constitution Inter Cunctos [sur la condamnation de Wyclif et de Jean Huss](...) ».

On dira : « Oui, mais [Ferraris]1 parle seulement d'un pontife canoniquement élu, et comme tel accepté par l'Église ; son autorité ne peut donc être invoquée dans le cas d'une élection dont le caractère canonique est mis en doute ». Toutefois, c'est une objection que Ferraris lui-même anticipe, et il y répond ainsi : par le simple fait que l'Église le reconnaisse comme légitimement élu, Dieu nous révèle la légitimité de son élection, le Christ ayant promis que Son Église ne sombrerait jamais en matière de foi ; or elle errerait dans une telle matière si ce principe était faux, car l'Église, en reconnaissant l'élu comme le vrai pape, le reconnaît comme une règle infaillible de foi ; tandis que [s'il n'était reconnu comme tel], il serait faillible ».

Smith, Dr Littledale's Theory of the Disappearance of the Papacy, 1896

 

 

Le Père Hunter condamne l'attitude de ceux qui, à l'image d'Adrien Abauzit, prétendent déceler des vacances pontificales dans tel ou tel règne du passé, au motif que l'accession au pontificat aurait été simoniaque ou irrégulière de quelque façon ; car l'acceptation pacifique éradique ces irrégularités :

« Cet argument est, en substance, le même que celui s’appliquant à d’autres cas de faits dogmatiques. En outre, il apporte une réponse à une objection, très vantée, aux affirmations de l’Église catholique, avancée par des écrivains qui pensent trouver des preuves dans l’histoire que l’élection d’un certain pape avait été simoniaque et invalide, et que le successeur avait été élu par les cardinaux qui devaient leur propre nomination à l’intrus simoniaque ; d’où il est déduit que la papauté serait restée vacante depuis lors. Un volume pourrait être écrit si nous essayions d’exposer toute la fragilité de l’argument qui est censé conduire à cette conclusion surprenante ; mais il suffit de dire que si les évêques sont d’accord pour reconnaître un certain homme comme étant Pape, ils ont certainement raison, car sinon le Collège des Évêques serait séparé de sa tête, et la Divine constitution de l’Église en serait anéantie. »

Hunter, Sylvester Joseph. Outlines of dogmatic theology, 1895 : pp. 309 et 310

 

(Le Père Hunter est en train de dire ici qu'à son époque, les écrivains anti-catholiques faisaient exactement ce qu'Adrien Abauzit fait aujourd'hui - pour des motifs différents)

 

« Mais l’acceptation pacifique de l’Eglise universelle s’unissant actuellement à tel élu comme au chef auquel elle se soumet, est un acte où l’Eglise engage sa destinée. C’est donc un acte de soi infaillible, et il est immédiatement connaissable comme tel. (Conséquemment et médiatement, il apparaîtra que toutes les conditions prérequises à la validité de l’élection ont été réalisées.) »

Cardinal Journet – L’Église du Verbe incarné (1955)

 

 

 

Afin d'illustrer l'ignorance des sédévacantistes dont je parle, voici la discussion que j'ai eue avec l'un d'entre eux :

In Nomine Domini - Il est absolument faux de dire que des imposteurs aient été, dans le passé, universellement reconnus comme papes. Cela fait partie des mensonges énormes que répand Adrien Abauzit, à cause de son ignorance et de sa mauvaise foi. Ce dernier est tellement ignorant qu'il ne sait même pas que la simonie n'invalide pas absolument une élection : même lorsqu'un individu accède par simonie au souverain pontificat, s'il est par la suite accepté universellement, les défauts sont lavés (les manuels de théologie sont clairs). L'acceptation pacifique est bien enseignée par le magistère ordinaire universel, au moins une trentaine de théologiens et ecclésiastiques depuis les premiers siècles, et par le Concile de Constance. Quant à la bulle de Paul IV, que les sédévacantistes citent toujours comme une objection, elle ne dit pas que toute l'Eglise puisse reconnaître un faux pape, mais tous les CARDINAUX, comme je l'ai démontré dès 2015 : l'expression utilisée est "praestitam ab omnibus obedientiam", "la prestation d'obéissance rendue à lui par tous", soit le nom d'une cérémonie se déroulant dans la chapelle Sixtine juste après l'élection du pape, durant laquelle les cardinaux lui prêtent obéissance.

Clovis - Vous accusez Adrien Abauzit gratuitement de mensonges. « Il est absolument faux de dire que des imposteurs aient été, dans le passé, universellement reconnus comme papes. » L’abbé Darras et le cardinal Baronius écrivent clairement que les faux papes Etienne VII et Sergius III ont été universellement acceptés : « malgré son intrusion, Sergius fut accepté comme véritable souverain pontife par l’univers catholique ». (abbé J.-E Darras, Histoire générale de l’Église, tome 19, Louis Vivès Libraire-Éditeur (1876), p.326.) L’abbé Darras et le cardinal Baronius étaient aussi de mauvaise foi et ignorants ? Boniface VI a été universellement accepté, si bien que le Concile de Rome (898) a été contraint de « déclarer nulle son élection. » Les faux papes destitués au Concile de Sutri ont également été universellement acceptés (Benoit IX, Sylvestre III, Grégoire VI). « L'acceptation pacifique est bien enseignée par le magistère ordinaire universel, au moins une trentaine de théologiens et ecclésiastiques depuis les premiers siècles, et par le Concile de Constance » Le Magistère de l’Eglise n’a jamais traité de la question de l’acceptation pacifique universelle, et pour cause. Si le Concile de Constance l’enseignait, vous n’auriez aucun mal à citer le passage en question. Votre absence de citation magistérielle est éloquente. La pseudo-abrogation de la bulle Paul IV est un faux problème. La bulle ne fait que transposer en droit positif un principe de droit divin : un hérétique est hors de l’Eglise, donc il ne peut pas être à sa tête, même universellement accepté.

In Nomine Domini - Premièrement, vous ne comprenez pas les propos du cardinal Baronius : l'acceptation pacifique permet justement de laver les irrégularités éventuelles d'une élection, même lorsqu'elle a été obtenue par la force ou la simonie ; le cardinal Baronius, dans la citation que vous donnez, ne dit pas que l'intéressé soit DEMEURÉ un usurpateur [j'ignore ce que Barionus a écrit par ailleurs, mais peu importe !].

Deuxièmement, ces conciles dont vous parlez n'ont absolument aucune valeur canonique, le fait qu'un pape dise "mon prédécesseur était un usurpateur" n'a aucune valeur canonique. Mais Adrien Abauzit est tellement ignorant qu'il n'est même pas au courant de cela...

Troisièmement, je répète pour la énième fois que l'enseignement unanime des théologiens constitue bien le MAGISTERE ORDINAIRE UNIVERSEL, ce qu'Adrien Abauzit ne sait même pas !!!

Quatrièmement, le Concile de Constance enseigne lui aussi l'acceptation pacifique.

Cinquièmement, s'il n'existait pas ce signe certain de la légitimité d'une élection, il n'en existerait aucun autre, aucun moyen de savoir si le pape est légitime ou pas. L'interprétation doctrinale c'est du libre examen, donc le seul critère que Dieu ait donné, c'est l'acceptation pacifique.

 

Voici la citation de l'idée de Jean Huss, telle qu'elle fut condamnée au Concile de Constance (elle figure déjà dans mon livre depuis des années) :

« Ce n'est pas parce que les électeurs, ou une grande partie d'entre eux, ont acclamé telle personne d'après l'observation des hommes, que cette personne est légitimement élue ; ce n'est pas pour cela qu'il est le vrai et manifeste successeur et vicaire de l'apôtre Pierre, ou dans l'office ecclésiastique d'un autre apôtre. Par conséquent, si les électeurs ont bien choisi ou mal choisi, nous devrions le croire suivant les œuvres de celui qui a été élu : car c'est pour la raison précise que quelqu'un agit selon le bien de l'Église d'une manière pleinement méritoire, qu'il détient cette faculté de Dieu » (26ème erreur de Jean Huss).

 

Citation intégrale du Père Smith :

Le principe qui vient d'être énoncé, à savoir que l'Église qui reconnaît un faux pape ne peut être qu'une fausse Église, loin de nous alarmer, nous indique le chemin sûr et facile dans le dédale qui nous est préparé. Il est vrai qu'une Église ayant reconnu un faux pape ne peut être une vraie Église, et pourquoi cela, sinon parce que la vraie Église ne peut reconnaître un faux pape ? Aussi, étant donné que nous savons pour des motifs certains et indépendants quelle est la vraie Église, tout ce qu'il nous reste à faire, c'est de nous interroger quant au pape auquel nous devons obéir, ou quant à un autre pape de l'histoire dont nous nous demandons si la vraie Église le reconnaît ou l'a reconnu ; si ce n'est pas le cas, nous pouvons savoir avec certitude, immédiatement et indépendamment de toute investigation historique détaillée, si le titre par lequel il a accédé au Siège de Pierre est valide ou non. De la même manière, s'il s'avère que la vraie Église s'est entièrement séparée d'un quelconque prétendant à la papauté, cet enseignement aisément acquis nous offre immédiatement la certitude qu'un tel prétendant n'avait pas un titre valide au Siège. Les seuls cas où l'application de ce principe est inutile sont ceux des papes dont les règnes furent si courts que l'Église universelle a difficilement eu le temps de donner des signes évidents d'adhésion ou de rejet, ou ceux des papes dont la vie a été trop courte pour montrer clairement si l'Église les a regardés comme légitimes ou comme des intrus. Mais ces exceptions sont rares et peu importantes ».

​Il est parfaitement clair que la grande majorité des papes(...), allant non seulement jusqu'au seizième siècle mais jusqu'à nos jours, ont reçu cette loyale adhésion et obéissance de la part de l'Église universelle, que Léon XIII reçoit actuellement, ce qui en soi est un signe si certain de la légitimité de son titre que nous pouvons même faire acte de foi qu'il est le vrai Vicaire de Jésus-Christ. Ce n'est pas une simple théorie, mais c'est la doctrine commune des théologiens catholiques, comme il apparaîtra suffisamment dans le passage qui va suivre, de Ferraris Bibliotheca, ouvrage de la plus haute autorité. Dans son article sur le pape (S.v. Papa, p. 949), Ferraris dit : il est de foi que Benoît XIV, par exemple, légitimement élu et accepté comme tel par l'Église, est le vrai Pape (doctrine commune parmi les catholiques). Cela est prouvé par le Concile de Constance, avec les décrets de la Constitution Inter Cunctos [sur la condamnation de Wyclif et de Jean Huss](...).

On dira : « Oui, mais [Ferraris] parle seulement d'un pontife canoniquement élu, et comme tel accepté par l'Église ; son autorité ne peut donc être invoquée dans le cas d'une élection dont le caractère canonique est mis en doute ». Toutefois, c'est une objection que Ferraris lui-même anticipe, et il y répond ainsi : par le simple fait que l'Église le reconnaisse comme légitimement élu, Dieu nous révèle la légitimité de son élection, le Christ ayant promis que Son Église ne sombrerait jamais en matière de foi ; or elle errerait dans une telle matière si ce principe était faux, car l'Église, en reconnaissant l'élu comme le vrai pape, le reconnaît comme une règle infaillible de foi ; tandis que [s'il n'était reconnu comme tel], il serait faillible ».

L'Église ne peut errer lorsqu'elle reconnaît son chef. Elle ne peut pas plus reconnaître un faux chef, ni se séparer du vrai chef. Les motifs de cette affirmation nous ont été indiqués par Ferraris, mais il peut être utile de reprendre ses explications plus en détail. En vertu des promesses fondamentales de Notre-Seigneur, elle [l'Église] détient deux prérogatives : l'indéfectibilité et l'immunité contre l'erreur, ainsi que la présence permanente du Saint-Esprit, qui prévaut sur les mouvements du cœur et de l'esprit, et sur le cours des événements, afin d'assurer la continuité de ces deux prérogatives. Or le pontificat est un élément essentiel de la constitution de l'Église. Par conséquent, si le pontificat sombrait, l'Église perdrait ses caractéristiques essentielles et se révélerait non-indéfectible. Encore une fois, l'Église est préservée de l'erreur religieuse par sa dépendance à la voix infaillible de son Souverain Pasteur. Mais si elle pouvait errer en échouant à distinguer le vrai chef d'un faux, avec pour résultat de reconnaître ce dernier, elle serait désespérément exposée au risque d'errer dans la doctrine religieuse, en la recevant de lèvres fausses et dépourvues d'assistance [divine] ».

Dr Littledale's Theory of the Disappearance of the Papacy, 1896

 

 

Pour rappel, mon site intitulé lasurviedupapepaulvi.net rassemble les doctrines les plus importantes

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